jeudi 30 août 2018

Medellín & Cocorná

A l'aéroport de Bogotá
Ce weekend, je suis allée rendre visite à mon ami Duván, chez lui, à Medellín. 

Retrouvailles après plusieurs mois sans se voir
On s'est rencontré à Grenoble, sur les bancs de la fac. 
C'était vraiment super de se retrouver en Colombie : de chouettes retrouvailles et une bonne occasion de découvrir la ville avec un vrai "paisa". Les habitants de Medellín sont communément appelés ainsi alors que les habitants de Bogotá sont surnommés les "rolos".
J'ai vraiment passé un bon moment. J'ai ainsi pu aller dans les endroits qu'il aime bien et visiter la ville avec son regard de local. On est même allé au théâtre :)

J'ai vécu un moment historique dans l'histoire de la Colombie. Dans ce pays rongé par la corruption, les colombiens ont été amenés à se prononcer sur 7 points en lien avec l'anticorruption. Il faut savoir que la loi prévoit que si lors d'une consultation nationale, le tiers de la population a voté et que la majorité est pour cette consultation, l'Etat se doit de faire ce pour quoi les colombiens se sont prononcés.
C'était donc un moment inespéré pour sortir de cette corruption ambiante où les politiciens et les gens riches volent constamment l'argent public qui n'est donc pas investi en écoles / hôpitaux / routes ou autres projets sociaux qui profiteraient à la population !!!
99.87% des suffrages étaient pour l'anticorruption mais malheureusement seuls 11 666 000 colombiens se sont déplacés (alors qu'il en fallait au moins 12 140 000) !
Quelle déception pour tous mes amis et collègues qui y voyaient enfin un changement possible !


Les 7 points de la "consulta"
Des infos supplémentaires ici (en espagnol) et ici (article du Monde en français)

MEDELLÍN : 

Medellín est la capitale d'Antioquia, un des 32 départements de la Colombie. Avec une population de près de 4 millions habitants (en comptant l'agglomération), elle est la deuxième ville la plus peuplée du pays, juste après Bogotá, la capitale
Les habitants de Medellín sont très fiers de leur région et en prennent soin. Ils savent tirer avantage de toutes les ressources qu'elle propose.



On la surnomme "Ville de l'éternel printemps" tant le climat est agréable. La température varie de 16°C la nuit à 28°C en journée, toute l'année ! Petit bémol : il pleut beaucoup. C'est une des villes au monde où on enregistre le plus d'éclairs !

C'est une ville très verte, enclavée au milieu des montagnes. Regardez cette vidéo filmée par un drone pour vous faire une idée !



Je m'y suis tout de suite sentie bien. Il faut dire que nous sommes allés dans des quartiers sympas, avec des boutiques et petits bars, et où on est en sécurité. J'ai trouvé la ville très vivante et les gens très sympas.


Petite bière locale avec Duván





Maison coloniale
Le système de transport en commun fonctionne bien. Il est propre et bien entretenu. Il est constitué de bus, métro aérien, téléphérique (metrocable) et tramway. Je les ai tous testé !


Tram dont les habitants sont si fiers

Metrocable
EL PARQUE ARVI

Nous nous y sommes rendus en bus. C'est un parc gigantesque (comme beaucoup de choses ici, vous l'aurez compris !) dans les hauteurs de Medellín a une vingtaine de kilomètres.





Laguna
Nous sommes redescendus en metrocable, sorte de téléphérique qui permet d'avoir une vue imprenable sur toute la ville ! J'ai pu ainsi me rendre compte des inégalités qui règnent ici ... D'une rue à l'autre, on peut changer complètement de types d'habitations : maisons coloniales, maisons en briques rouges ou encore celles en matériaux de récupération !





En attendant le métro ...


COCORNA : 

Le lendemain, nous sommes allés dans le village de ses parents, à Cocorná, à 75 km de Medellín.
Village enclavé dans la montagne
C'est un village en fond de vallée, où coule des rivières et où il y a plein de cascades. Un cadre idyllique qui malheureusement ne l'a pas toujours été. Ce fût un lieu de violence inouïe quand il a été pris par la guérilla !





Mais aujourd'hui, il y fait bon vivre. Le climat est parfait (chaud mais pas trop) et le village comporte plein de petites boutiques, commerces et bars. Tout tourne autour de la place du village qui comporte un kiosque, un parc et ... l'église !









Les chivas sont des bus qui transportent les paysans en milieu rural. Elles sont réputées pour être très colorées : le plus souvent dans les jaunes, bleus et rouges (couleurs du drapeau colombien !)


Une chiva authentique



Autre moyen de transport utilisé ici : le cheval ! 
Et oui, il permet d'aller là où une voiture ne passerait pas. Ce qui est très pratique dans cette région de cultures très pentue. 
C'est très drôle de voir les chevaux attachés devant les bars : on se croirait dans une BD de Lucky Luke !

J'ai goûté des goyaves cueillies directement sur l'arbre ! Miam !
On finit la journée en allant à la rivière ...





Bandeja Paisa cuisinée par la maman de Duván

Lo que me llamó la atención / Ce qui m'a surprise, interpellée
  • L'hyme national "Oh gloria inmarcesible " est diffusé à la radio, tous les jours à 6h et à 18h.
  • Sur la route, on klaxonne beaucoup !!! Ca signifie "pousse-toi", "attention j'arrive", "pourquoi tu ralentis ?" ou encore "merci". Il faut dire que le code de la route n'est pas le même qu'en France ! C'est la loi du plus fort (ou du plus gros) qui existe ici. Les véhicules se rabattent rarement à droite et conduire est souvent synonyme de "zigzaguer au milieu des voitures et autres engins à plusieurs roues".
  • Les colombiens adorent le foot mais sont aussi très friands de cyclisme. Et ils ne font pas que le regarder à la télévision ! Beaucoup grimpent sur leur vélo et à des altitudes impressionnantes (plus de 2000m).


lundi 20 août 2018

Premier mois

Voilà déjà un mois que je suis arrivée... C'est pour moi l'heure du premier bilan !


Après 2 semaines "en transit", d'hôtels en hôtels, j'ai fini par trouver un logement dans un quartier super sympa de Bogotá : Usaquén.

J'ai oublié de vous dire qu'il y a un autre habitant dans l'appartement : il s'appelle Paco ! Depuis que je l'ai sorti, je suis devenue sa grande copine ;) Il se cale à côté de moi quand je passe mes coups de fil.

Sur mon lit, avec Paco
J'ai désormais ma "cédula de extranjería", sorte de titre de séjour colombien qui fait office de papier d'identité ici. J'ai ainsi pu ouvrir un compte en banque colombien :)

ça y est, je l'ai !!!!
J'ai tout de suite été frappée par la gentillesse des gens ici. Peut-être car je suis étrangère. En tous cas, c'est impressionnant comme tout le monde se rend disponible et veut m'aider.

J'ai aussi été frappée par un aspect moins positif : l'insécurité. Une tension est palpable en permanence. Les gens ont peur pour leurs affaires personnelles mais aussi pour leur vie. C'est très pesant !
Selon le consul de France, la Colombie détient le triste record de 3ème pays du monde le plus inégalitaire où il y a énormément de délinquance/vols/criminalité.

Une vidéo en espagnol pour en savoir un peu plus : ICI
Dès que la nuit tombe (à 18h30), il est déconseillé d'être seul(e) dans la rue voire même de prendre les transports en commun. Ici, on prend des taxis (mais on ne les hèle pas dans la rue) ou des Uber.

Cela dit, ça ne m'empêche pas de vivre normalement car le quartier où j'habite est sûr et que je suis vigilante.

Bogotá est une ville gigantesque, avec ce qui va avec : pollution, bruit et "trancones" (embouteillages). Il est normal de passer beaucoup de temps dans les transports...
Mais, comme toute grande ville, elle propose une grande offre culturelle et sportive. Je n'en ai pas encore beaucoup profité, faute de m'être informée. Mais je compte prendre des cours de salsa à partir de septembre.

Et hier, je suis allée à Rock al Parque. C'est le plus gros festival de rock, gratuit, d'Amérique latine et on peut y écouter des artistes locaux comme internationaux.

Rock al Parque, avec Angela

La plus grande scène, avant qu'elle soit bondée !
Ici, j'ai l'impression que les colombiens mangent tout le temps et copieusement... Et notamment beaucoup de féculents ! Il n'est pas rare d'avoir un almuerzo avec poulet pané & riz, haricots rouges et patates ;)
On boit rarement de l'eau. Le déjeuner typique est servi avec un jus ou un soda.
Par contre, les fruits sont délicieux. Je découvre le vrai goût de la papaye, de la goyave et de nombreux autres fruits.


Mary m'a déjà appris à cuisiner la frijolada, plat typique à base de haricots rouges :)

Sorte de "Bandeja paisa" cuisinée par Mary. Pour une vraie bandeja, il manque chorizo et chincharron
Je suis ravie de mon lieu de travail et des missions qui me sont confiées. Moi qui suis venue ici dans l'idée d'une expérience professionnelle, je suis comblée. Mon travail va être riche et varié. Tant sur l'enseignement que la didactique et la conception pédagogique. Et en plus, mes collègues sont géniaux.
Autre point positif : je me sens valorisée dans ce que je fais. C'est bon pour la confiance en soi. Et ça me conforte dans l'idée que cette reconversion en tant que professeure de FLE (français langue étrangère) me va comme un gant ! J'adore ce que je fais et me sens compétente.

Le musée Botero

Superbe musée gratuit où on peut admirer les œuvres données par l'artiste colombien Fernando Botero, originaire de Medellín. Il y a beaucoup d’œuvres de l'artiste lui-même mais aussi d'artistes européens tels Max Ernst, Degas, Léger, Picasso ou encore Miro.

Botero et son style très reconnaissable


J'aime particulièrement ses sculptures !


Miro


Monserrate :

Là commence l'aventure ... 
Monserrate, c'est la montagne qui surplombe Bogotá. Il est possible d'y monter à pied ou en téléphérique. Avec Paola, une de mes collègues, on a choisi l'option à pied...

Départ ...
On part de Bogotá, à 2600m d'altitude, pour arriver à 3100m. Quelques 500m de dénivelé me direz-vous ! Et bien, j'ai vraiment galéré !!! Sûrement à cause de l'altitude. J'ai failli m'arrêter à mi-chemin. J'avais mal à la tête et des vertiges. Heureusement, Paola avait tout le nécessaire pour me requinquer : du sucre en poudre et du bocadillo (pâte de goyave). Et c'est reparti ...
Quelle vue en arrivant en haut !!! ça valait vraiment le coup ! La ville s'étend à perte de vue, à flan de montagne (les Andes !). Et encre, on n'en voit qu'une infime partie ...

On est enfin arrivées ...


Guadalupe, sur la montagne en face


Avec Paola

Le petit marché en haut de Monserrate : on y trouve des souvenirs, de la bouffe et des produits typiques.





Le musée de l'or

Superbe musée auquel il faudra que je retourne en prenant plus le temps, et avec un audioguide.
J'y suis allée un dimanche, jour de gratuité. Il y avait donc un monde fou ! Cela dit j'ai aimé cette ouverture à la culture au grand public ...






Le Transmilenio

Le Transmilenio, c'est le service de bus de transport en commun qui fait office de métro à Bogotá. En effet, il n'est pas possible d'avoir un réseau de transport souterrain alors, la municipalité a opté pour un réseau de bus avec voies réservées.

Arrêt de Transmilenio
Tout le monde le dépeint comme quelque chose d'horrible ! Bondé aux heures de pointes et où il faut être très vigilant pour ses affaires (par exemple ses clés et son téléphone, à ne pas laisser dans ses poches à cause des pickpockets !).
Moi, je n'ai eu que de bonnes expériences ... C'est rapide et plutôt bien fichu ! Et j'ai toujours mes clés et mon téléphone :)

La Candelaria

Je ne me lasse pas de me promener dans ce quartier historique colonial (et touristique) de Bogotá. A l'époque, c'était un village indépendant. Et lorsque Bogotá a grandi, elle l'a englobé. Mais ce quartier garde son charme d'antan avec ses maisons coloniales et ses couleurs. De plus, les murs sont recouverts de graffitis superbes et il y a plein de petits magasins artisanaux et de cafés/bars. Autant dire que j'adore !

Avec Paola et Angela, mes 2 collègues enseignantes :)

Petit café sympa


Je goûte les tamales de la région de Bogotá



Plaza de los Periodistas. Au loin, on devine Monserrate






Retrouvailles à Bogotá avec Fabien et Claire, à la fin de leur séjour en Colombie